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L’INDÉPENDANCE D’ESPRIT

La politique, c’est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire. Cela implique de travailler au sein de formations assez puissantes pour qu’elles soient en mesure de faire entendre leurs voix, et qui soient capables de nouer des alliances pour faire avancer les dossiers. Cela étant, les grands corps constitués ont tendance à suivre une doctrine déjà bien établie et à attirer des profils de gens conformes à leur propre tradition. Les futurs leaders sont souvent co-optés par des gens recherchant des successeurs qui leur ressemblent. Cela a le mérite de la continuité et de la stabilité.  En revanche, à force de reproduire des profils un peu stéréotypés, le risque existe d’une « standardisation » de la classe politique. Or, nous vivons dans un monde de plus en plus globalise,   d’une  complexité croissante et qui implique une capacité de réaction accrue. Il nous faut donc, parmi nos dirigeants politiques, un mix adéquat entre experts rompus aux arcanes des mécanismes du pouvoir et penseurs indépendants, capables de concevoir des voies innovantes, voire insolites.  Cette nouvelle donne requiert des profils nouveaux, moins classiques, plus réactifs,  libres dans leur tête d’adopter des solutions originales, loin de la bipolarité politique traditionnelle et des sentiers battus. Cette  indépendance d’esprit, c’est une des valeurs qui me sont personnellement les plus chères en politique. On la retrouve au sein de quelques formations traditionnelles, telle  l’aile humaniste du mouvement libéral, dont elle constitue un des fondements.  Mais plus un parti est aux affaires,  davantage l’emporte la logique de la « Real Politik ». C’est dans la nature des choses . Pour en revenir à l’indépendance d’esprit, on la retrouve encore dans de plus jeunes formations, tels le PBD et les Verts libéraux, qui surfent sur la vague de la nouveauté. C ‘est finalement aussi le fait de petits partis. Le PDC-Vaud en est un bon exemple, avec des éminences grises comme Jacques Neirynck, qu’il est impossible de réduire à une vision binaire des choses. Il en va de même pour François Meylan, qui vient de réaliser un  bon score lors de l’élection à la Municipalité de Morges. Presque sans support au départ, il a réussi à démontrer qu’un non-aligné avait sa place sur l’échiquier politique, à condition d’être chaleureux et sincère. Pour un indépendant, il est essentiel de parvenir à se tenir à l’écart de tout clientélisme, en réfléchissant de façon aussi neutre que possible aux enjeux de notre société. Il n’est pas impossible, mais plus difficile, de rencontrer une telle flexibilité d’esprit  au sein d’entités plus grandes et plus traditionnelles. Le fait de pouvoir garder en toute circonstance sa liberté  d’opinion et de décider en fonction de ses convictions intimes, est à mes yeux une des valeurs fondamentales de tout engagement en politique. Claude Béglé Co-président PDC-Vaud

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