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Les bons offices pour éviter les crises humanitaires

A l’heure où l’équilibre du monde est de plus en plus menacé par des conflits inextricables jetant des millions de gens sur les routes, nous devons désormais penser comme le ferait un bon médecin: mieux vaut prévenir que devoir guérir. C’est la mission des bons offices. Il nous faut tenter de désamorcer les crises avant qu’elles ne produisent malheurs et destructions. Voilà ce pour quoi je m’investis.

Une guerre détruit un pays en quelques mois; il faut trente ans pour le reconstruire. Il est clair qu’un franc investi en amont a beaucoup plus d’impact que les sommes dépensées ensuite. Or, la Suisse a une petite équipe spécialisée dans la prévention des conflits par la médiation. Il s’agit d’un savoir-faire de pointe apprécié comme tel par la communauté international

Ce savoir-faire est d’autant plus précieux que les conflits sont de plus en plus complexes. Les acteurs non étatiques se multiplient et il est extrêmement difficile de parler avec eux, comme on le voit actuellement en Syrie ou au lac Tchad. Et les motivations deviennent très diverses: religieuses, souverainistes, tribales, économiques, géographiques (ressources naturelles…).

Discrète, l’activité des bons offices de la Suisse mérite pourtant toute notre attention car c’est un moyen de médiation très souple, peu coûteux, et parfaitement adapté aux conflits multipolaires actuels. Le caractère officieux de ces démarches permet de tisser des contacts tant avec des gouvernements que des groupements armés dissidents.

C’est grâce aux bons offices que la Suisse a obtenu la signature d’un cessez-le-feu au Soudan, a permis des rencontres dans le cadre de la guerre civile au Sri Lanka, est intervenue dans la crise russo-ukrainienne, a participé aux pourparlers de paix en Colombie. C’est par ce biais qu’elle encourage les discussions sur le dossier nucléaire iranien, qu’elle tente aujourd’hui d’aplanir les tensions dans la région des Grands Lacs.

En tant que membre de la commission de politique extérieure du Conseil national, je soutiens pleinement les bons offices de la Suisse. Mieux, je pense que c’est une véritable démarche d’avenir face à des conflits dont les enjeux prennent une ampleur internationale inédite: il n’y a jamais eu autant de migrants dans le monde qu’aujourd’hui. Le recours aux bons offices est une manière de faire de la prévention, de préserver les équilibres existants, d’éviter le chaos qui brise parfois des siècles de civilisation et des centaines de milliers de destins.

Afin que cette activité soit mieux connue et soutenue, j’ai déposé un postulat, qui a été accepté par le Conseil fédéral, demandant un rapport sur l’état des lieux des bons offices suisses.

Claude Béglé, Conseiller national 

Paru dans 24 Heures, le 22 juin 2017