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La suisse est à la pointe en matière de leadership et d’innovation

Article apparu dans OPI Office de Promotion des Industries et des Technologies Lien article Claude Beglé, Président Exécutif de SymbioSwiss, a accepté de nous parler de sa vision du secteur industriel suisse d’aujourd’hui. Il nous livre son analyse de nos opportunités, risques et points forts à l’international en ce domaine. Il est à la fois curieux et réjouissant de constater que l’industrie suisse se porte bien dans l’ensemble. Beaucoup mieux, en tout cas, qu’un continent européen qui rencontre actuellement beaucoup de difficultés. Et cela malgré les effets du franc fort. On aurait en effet pu s’attendre qu’a la fois les rapports importants que nous avons avec nos voisins (2/3 des échanges commerciaux) et la cherté du franc, aient eu un impact négatif sur notre économie. Or, il n’en a rien été. Il est aussi intéressant de noter que la Suisse n’a pas suivi lors des crises de 2008 et 2009 la voie de nombreux autres pays, qui ont entamé des programmes de relance massifs et des politiques d’incitations. Elle se retrouve aujourd’hui mieux lotie que ceux qui ont investi beaucoup, pour finalement ne s’endetter qu’encore un peu plus, sans avoir dans la plupart des cas de résultat similaire à celui de notre pays. Troisièmement, il est intéressant de relever que la Suisse se situe dans la plupart des études, que ce soient celles du WEF, de l’Union Européenne ou encore de l’INSEAD, en tête de liste en matière de leadership et d’innovation. Et cela devant des nations telles que l’Allemagne, le Danemark ou encore Singapour. Il en va de même pour la compétitivité. Des dynamiques très différentes Parallèlement à ces constatations d’ordre général, il convient de distinguer trois secteurs très différents. Celui des grandes multinationales industrielles, celui des PME et enfin celui de la banque (auquel on accolera les assurances, le trading, ect). Nous nous concentrerons ici sur les deux premiers secteurs, qui ont des dynamiques de succès très différentes. La dynamique de succès de multinationales comme Nestlé et Novartis est basée d’une part sur un ancrage en Suisse et sur la grande stabilité que cela procure, et d’autre part sur le développement d’affaires qui sont de plus en plus gérées par des directions de composition mondiale, il est vrai basées en Suisse. On note également une prise de risque (au sens d’opportunité) , de plus en plus accentuée sur les pays émergents. On constate donc une inversion de cette tendance consistant à rester centré sur les pays développés (Etats-Unis, Japon, Corée du Sud, Australie) pour aller vers les pays émergents, voir même les pays en voie de développement. Pendant longtemps, le fait de vouloir investir, par exemple, en Afrique, aurait paru insensé. Aujourd’hui, tiré par la locomotive chinoise, l’Afrique se développe rapidement. Et nos multinationales ont très bien su s’adapter à la réalité globale du marché, avec des équipes très internationales et avec des moyens financiers qui permettent de financer l’innovation. Le nombre de brevets déposés par l’industrie pharmaceutique en est un bon exemple. Ainsi, lorsqu’une vraie bonne idée émerge, on peut mettre l’argent nécessaire pour « traverser la vallée de la mort » et atteindre la viabilité du produit. Autre dynamique, celle des PME, qui forment la base de ce que l’on appelle communément le tissu économique de notre pays. Elles sont beaucoup plus locales, notamment dans la composition de leur personnel. Leurs marchés, par contre, sont aussi très souvent des marchés d’exportation. La principale différence entre le grand groupe et la PME, c’est que le grand groupe va garder la propriété intellectuelle et le siège social en Suisse tout en investissant et produisant à l’étranger. La PME, quant à elle, va avoir d’avantage tendance a garder les centres de production chez nous, et a exporter un produit fini ou semi-fini. A l’opposé, la multinationale est plus dans une logique de prendre directement pied sur des territoires internationaux. Ce qu’il est intéressant de noter, c’est que ces deux modèles se tiennent. La PME va bénéficier de sa capacité d’adaptation, de retournement, de flexibilité, qui quelque part contraste avec la mentalité « prudente » suisse. Cap sur les secteurs les plus prometteurs Si l’on se penche maintenant sur les principaux secteurs d’activité chez les grandes multinationales, on en relève trois principaux. La pharmaceutique, secteur ou la compétitivité suisse est en bonne forme et ou nos entreprises peuvent tenir la comparaison avec les entreprises allemandes, anglaises ou américaines. Des domaines comme celui de la nutrition recèlent de nombreuses opportunités, et promettent à ce secteur un avenir radieux. L’alimentaire est lui aussi toujours en bonne forme, avec bien entendu Nestlé et d’autres plus petits acteurs suivant le navire amiral. L’industrie des machines, avec des groupes tels qu’ABB, a réussi quant à elle sa conversion vers le « plus électronique ». Il faut reconnaitre toutefois que ce secteur pourrait rencontrer un peu plus de difficultés dans les mois qui viennent. Du côté des PME, beaucoup de mécanique de précision, d’horlogerie… Si ces secteurs jouissent d’une excellente réputation, on peut se demander si l’industrie de l’horlogerie de luxe, dont la croissance parait actuellement un peu moins tendue que ces derniers temps, pourrait montrer quelques signes de fléchissement tout en restant globalement très prospère. Une partie de cette manne pourrait alors se reporter, par exemple, vers le secteur de la microprécision. Ce domaine est l’un des plus intéressants pour les PME en Suisse aujourd’hui. Pour employer une métaphore, celles-ci doivent se tourner non pas vers des autoroutes, mais vers des chemins de traverse, de montagne. Des marchés de niche, à haute valeur ajoutée et à forte orientation vers l’exportation. A ce niveau, nous avons également la chance d’être bien placés au niveau des biotech et des cleantech, où de nombreuses innovations peuvent et pourront être lancées. Au niveau des cleantech, beaucoup de choses se feront entre les lignes (par exemple au niveau des connexions électriques sur les panneaux solaires, du smart grid, des constructions minergie ou encore du transport de l’électricité). Ces constats nous permettent de réaliser que, sans avoir de réelle politique industrielle, la Suisse possède des conditions cadres propices au développement. Elle peut en outre encore compter sur une économie qui résiste bien et qui s’exporte toujours avec succès. Propos recueillis par Philip Maguire

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